À L'OMBRE DES COEURS SAUVAGES (extraits)
À l’ombre des cœurs sauvages
la foule s’agglutine
et sur leurs fronts abandonnés
se déroule le fil de leur liberté

Le noir auquel elle s’accroche
nage encore dans les fleurs de leur jeunesse
qui comme un timbre s’enfonce
dans le sable verdoyant
qui s’impose à eux

Mais par crainte de leur nudité
ils préfèrent disparaître
derrière le voile de leur vie
qui s’atténue au gré de leur complainte bestiale

Emmeline Cadio

 

Les nuages sont le temps
Les cailloux sont le cristal
L’ombre marque le désert
Le sable illumine l’empreinte
L’arbre jongle avec le passé
Mais cette femme
elle est seule
car la pierre inonde son corps
qui se détache pour trouver sa moitié
et son histoire qui chauffe
d’une nouvelle ère glaciaire

Alexandre Lignereux

Le souffle de la magie emporte le rocher
à l’endroit où le ciel ouvre des portes d’amour
Rouler avancer
au milieu de tout ce sable soulevé par le vent
poussant toutes formes existantes
à rencontrer la couleur d’une si belle fleur
La rose : couleur de la vie
qui se confond avec un ciel illuminé
par le bonheur d’un rocher
qui se laisse emporter
par une beauté surnaturelle

David Le Bivic

Je suis une plume
Je survole les batailles
mais aussi les victoires
Je vois mes sœurs affolées
qui se réfugient derrière cette fontaine
mais leur odeur de lavande
ne les rend pas invisibles

Je suis à la conquête de cette chose
mais je n’y arrive pas
alors je me repose sur les seins d’une statue
afin de m’endormir

Aurélie Postollec

Une morsure dans la roche
Une silhouette noire
Une roche qui sort de son ventre
Un esprit rattaché à lui par une ligne noire
Une vallée rouge et inconnue
Un voile de nuages en mouvement
Le ciel en orbite reflète une cascade
Une vallée aussi creuse qu’un tambour
Le vent souffle
Le soleil s’éteint les nuages s’allument
Cette petite silhouette et cet esprit
s’éteindront avec lui
dans ce temps qui tourne
comme une toupie

Annaïck Mèdes

Dans un coma
une peine d’ivoire devient le ciel
l’ombre du géant un trou
Dans ce paysage oranger
un homme de pierre s’avance
vers la mémoire de l’arbre
dans ce désert chaotique
grillé par le feu

Élodie Le Cam

Sous une lumière noire
le monde a éclos
deux paysans ont échoué là où le ciel
n’a ni frontière ni mur

Autour d’eux rien à part des nuages
deux hirondelles
et à l’autre extrémité de cet espace
un monde endormi sous les nuages blancs
ce beau ciel bleu
et un couple d’hirondelles venu peut-être
d’un monde meilleur

Typhaine Joannic

Évadée une femme imaginaire
endort le jour et la nuit dans ses bras
retrouve son jardin de fleurs
Ses longs cheveux rêvent
allongée
elle ne veut plus partir

Nelly Thomas

L’histoire d’une personne
dans une ébauche
où les larmes d’une fontaine tombe du ciel
et le mirage d’un soir où les cailloux
sont sur les nuages
leur chaleur au creux de l’empreinte
dans le soir devenu froid

Julian Périn

Dans les ténèbres
Le sang coule des veines
se projette dans un étroit canal qui dérive ivre
dans la main noire et froide
de l’étreinte

Xavier Corlobé

Tous droits réservés - mise en ligne 16 décembre 2005

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