Marina
Tsvetaieva |
(extrait de Anthologie de la poésie russe, nfr, Poésie/Gallimard, éd. 1993).
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Ah!
les vains regrets de ma terre, M'ont révélé tous leurs secrets ! Je suis, en tout lieu, solitaire, Peu m'importe où je dois errer... Portant mon sac, je rentre encore Du marché le long des bâtisses, Vers une maison qui m'ignore Comme une caserne, un hospice... Mais peu m'importe de connaître, Pauvre lionne hérissée, Tous les milieux d'où je vais être Infailliblement évincée. N'étant plus de ma langue éprise, Et sourde à son appel lacté, Ne pouvant plus être comprise, Je vois des mots la vanité. Ma voix montant du fond des âges, Tu ne liras pas mes feuillets, Lecteur de pages et de pages, Lecteur de tonnes de papier ! L'arbre qui, seul, pousse à l'écart Ne rejoindra l'allée jamais, Et rien ne peut plus m'émouvoir De ce que j'ai le plus aimé. Sur une
feuille vide et lisse |
Ô
larmes des obsèques,
(extraits de «Anthologie de la poésie russe», nrf, Poésie/Gallimard, éd. 1993) |
section
réalisée et mis en ligne par Huguette Bertrand en juillet 1997
mise
à jour : 27 février 2010