poésie de Huguette Bertrand |
Deuxième partie
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Espace
de feu
Espace de pluie
Espace de terre Espace
de l'intime |
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Craintif image
à angle ouvert |
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Paradis
symptomatique Symptôme
d'anges Symptôme
de solitude Symptôme
du hasard |
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Mots
à rire Mots à pleurer s'en vont mourir sur une page blanche vivante au coeur de soi vivante au coeur vivante en soi à mourir de rire et blanche quand les matins s'en vont pleurer sous les arbres quand les arbres vont déposer le coeur sur le temps quand ce temps vient jeter l'ancre au coeur des mots en silence |
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Pendu au bout d'une ficelle noire le corps attend menu ce dépôt des chairs entre deux phrases grises que l'on porte jusqu'au seuil de la voix résidus d'une foule venue applaudir le spectacle des heures en ce jour déchu |
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Au fin
fond de mon univers semer
le vent |
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un
songe d'été |
Quand
cette pomme tomba de l'arbre l'automne venu a dégusté le fruit le jus les coloris d'un très vaste pays abandonné dans le courant du feu des femmes trop morcelées |
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Les mots
ont quelque chose à dire cherchez-les ne resteront Essentiellement vôtre, le mot |
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À l'heure
où le ciel s'endort dehors
le temps grisaille |
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Y a des
tranches de vie indigènes Y a des
tranches de vie comestibles Y a des
tranches de vie liquide Y a des
tranches de vie qui font des ronds |
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tendres tendres tendres tendre |
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Sans
cris sans joies la vie cette impatiente vient saturer le temps et tous ses heurts qui vous aiguisent l'âme magnifiquement approfondie comme un coup de grâce dans la continuité des choses belles |
La
vie bête fauve de ses crocs vient mordre les échines langoureuses entre ses griffes empoigne cet amour spontané arraché à la flamme d'une âme enivrée vie fauve |
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Cette
chair qui nous déchire vient mourir à l'ombre d'un poème habité par les mots par les sons d'un volcan balafré par tant de braises par tant de pluies par tant de cendres sur le visage de l'âme abîmée ramassée par les peurs qui filent entre les dents des jours trop aiguisés |
À
la dérive quelques mots tendres se répondent entre la lumière et l'ombre par vagues successives viennent s'échouer sur le rivage d'une âme emportée sur la mer déchirée joie
paix santé bonheur |
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Atteint
au coeur du crépuscule le jour se meurt gris enchaîné aux mots sur banc de pierres qu'un simple rêve a terrassé était-ce
un rêve |
Noire
pluie noire sur la chair abritée quand la beauté perdure dans un souffle vert émeraude s'abandonne dans la sève des regards endormis Noire
pluie noire |
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Enivrée
d'un silence je titube vers les mots murmurés à l'oreille de mon âme profanée emportés par la vague que vient bercer ma nuit jusqu'à l'aube dégrisée |
Éternel
dur pays en mon âme givrée que portage le soleil sur les rives sanglantes de mille lacs mille rivières vers le flot de l'oubli cette
marche du feu |
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©
Éditions En Marge et Huguette Bertrand
Dépôt légal / 1999, 59 p. Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN 2-921818-18-3 - Tous droits réservés |
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