JAUNE
URGENCE
Câline de blues...
que j'écoute
faut que j'te jouse...
que j'écoute encore
une teinte de jaune
pour changer
le mal de place
pour te vivre
dans le non vivre
pour envoyer ma p'tite personne
dans les bras de la lune
qui est toujours là
à me regarder le nombril
seule elle aussi
se meurt de rire
de mes câlines de blues...
de ma tête à claques
et ses voyages
dans les poèmes
absolus
quand on rit
bien... on pleure pas
voilà le secret
du secret bien gardé
dans une petite neurone
du cerveau délinquant
10.03.98
Réf : Câline de
blues (Jerry Boulet)
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TERMINUS
J'ai des intentions
d'écrire ton nom
en lettres de feu
sur mes paysages intérieurs
de jeter tes regards
par la fenêtre
de mon imaginaire
de noyer le spectre
de ton absence
définitive
J'ai des intentions
de porter la tendresse
jusqu'au berceau de l'innocence
de boire le vin
dans une coupe ciselée
par la parole donnée
de recueillir la rosée des silences
qui me regardent dormir
J'ai des intentions
de me laisser glisser sur les heures
jusqu'en bas de la pente
d'escalader mes sommeils
jusqu'aux plus hauts espoirs
à toute allure
de foncer dans l'azur
d'un ciel excessif
de mesurer la distance
entre l'ivresse
et le désarroi
Terminus
je descends
13.03.98
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L'INCONTOURNABLE
L'histoire au féminin
vient réparer l'erreur des sens
où le langage de l'oeil
accomplit les gestes amoureux
subtile essence
sur nos corps
incrustée
protège de l'incontournable froidure
au fil des instants muets
à la poursuite de nos origines
toujours
09.03.98
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OÙ SUIS-JE
?
J'ai passé une
bonne journée
et trois mercis
mais ce soir j'ai dérapé
j'me reconnais plus
j'suis plus d'antan
j'grimpe très haut
je glisse tout bas
j'ai l'âme en trou d'beigne
qui baigne pas dans l'huile
une compote
comme une marotte
d'un mal de vivre
qui se ramasse
à la cuillère
venue brasser
les intempéries
du coeur à coeur
bousillé
servez-moi un café
un café très noir
plus noir que noir
infiniment noir
dans une belle petite tasse
blanche
10.03.98
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AUX
PORTES DU TEMPS
Dans le coulis
des heures
répandues sur la vaste vie à vivre
un départ imminent
se souvient
souvient
sou...
vient
que les fleurs rêvent
d'un soleil parfumé
toujours plus délirant
entre les durs espaces du temps
temps des rosées
sur l'âme qui défie le temps
temps de tous les instants qui durent
qui perdurent
temps morts
de celle qui marche
sur le fil du temps
délivrée
05.03.98
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GLAIVE
SUR LES LÈVRES
L'amour
tel un glaive
vous tranche l'âme en deux
vous aspire
vers les abysses du désespoir
toujours combattu
toujours contre les jours
contre les murs
contre soi
malgré soi
toujours ces jours
mur à mur
à chercher le soleil
quelque part
fuir les jours
fuir les murs
taire en soi la voix
taire en soi une moitié d'âme
disparue
05.03.98
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BLUES
ALLURE
Ce soir mourra
comme tous les autres soirs
me laissera vivante
à dormir dans mes drôles de rêves
et demain sera un autre jour
que je porterai en moi
pour m'habituer à l'humanité
pour m'habituer à regarder bien en face
cette dentelle sur l'âme
aux allures de frissons
que l'on nomme
joies et peines
non taxables
service compris
25.02.98
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INTRO
Tout au fond de
la bêtise
les yeux de mon âme
fixent le gâchis de l'histoire
d'un espace poétique
sa blessure
que l'espoir abandonne
vagissante
sur un buisson ardent
condamné à vivre
dans les mots
parfumés de tendresse
toujours
28.02.98
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LIT
ET RATURE
Enveloppé de chairs
abîmées
l'amour devenu rosée
par une fenêtre
accomplit encore des ardeurs
sous les doigts agiles du vieil âge
prélude à toutes les tentations
que le corps propose
chaude haleine vautrée
dans la profondeur du lit
consacré
éternel
23.01.98
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MARE
ROUGE
S'en est allée
l'âme devenue muette
sous les cendres d'un
regard essentiel
s'en est allée
errer dans les eaux râleuses
d'un amour mendiant
s'en est allée
jeter l'ancre
dans la mare rouge
d'une mort amoureuse
infiniment gelée
25.02.98
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NU LE
MONDE
Passionné
le soleil éclate de rire
sur nos surfaces aseptisée
surface ronde du
ventre des femmes
engrossées de mâles de femelles
paisibles toujours endolories
surface plane indifférente
qu'un battement d'elle suffit
à pourchasser jusqu'aux confins
des âges abrutis
surface d'ombre
transfigurée
quand le soleil frémit
devant un monde nu sans âge
devenu passionné
13 .01.98
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UN JOUR
L'AMOUR
Droit devant
à travers le blizzard
les jours auscultent un ciel dément
quand les nuits désespèrent
en attente d'un soleil pourpre
fera briller l'or des chaînes
attachées au corps de l'amour
au goût du jour
le coeur dans l'eau
les bras en croix
belle blessure mortelle
ravivée par des regards plongeants
prolongés
à bout de souffle
14.01.98
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STRATES
En nos âmes débonnaires
les amours ne s'oublient
s'empilent stratifiées
toujours en appel
ressuscitent de nos tripes
immanquablement
01.01.98
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TRIANGLE
Elle est noire
je suis blanche
nous sommes jaunes
humaines triangulaires
reliées à nos espaces
pareillement intimes
Nous sommes différences
et pourtant si humanité
dans un espace aussi restreint
entre les mers agitées
entre le vent la pluie
les pleurs pareillement pleurs
Dedans nos veines
le sang pareillement sang
pousse des cris
arrachés aux chaines
dedans nos cris
le sang murmure
je t'aime
01.01.98
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PARCOURS
Venir revenir
d'enlacement
en enlacement
sous les désirs immaculés
que l'oeil lentement déshabille
de ses douceurs
en attente du mouvement des mots
abreuvés au chaud nectar
d'une encre amoureuse
31.12.97
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MARÉES
Une manière de
rejoindre
l'extrême de l'Être
provoque des mots d'âme
que le corps sait traduire
en ondes caressantes
baume sur la douleur de l'instant
qui se rappelle au féminin
blessée en ses contours
que viennent rejoindre
des éclats de tendresse
propagés sur le corps mendiant
venu vibrer sous des marées
qu'engendrent la jouissance
des chairs exaspérantes
exaspérées
31.12.97
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ONDES
Beau ciel de mer
à contempler
à l'aube des caresses
sur l'âme accomplissent tout l'univers
d'un seul regard
naître dans l'éternité
des heures
à travers les ondes en attente
qui ne savent mesurer en distance
ce que le coeur attend
29.12.97
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POHÈME
BOHÈME
Étreinte
la douleur étalée sur l'âme
pleure une chimère
un amour illusoire tué dans l'oeuf
par tous les soleils de minuit
échoués sur le rivage
demeurés là émus
enveloppée de désirs
apaisants
et bohèmes
l'âme sommeille dans un souffle
dans les replis de l'être
cruellement morcelé
20.12.97
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INSTANTS
RIEURS
Le
corps en son désir
palpe l'âme dans l'insensé des heures
que baignent ces appels au large
embrassés d'instants rieurs
voluptueuse
planète
s'arrime aux mains embrasées
venues soulever l'abandon
venues pénétrer l'urgence
par la beauté des sens
de toutes les tendresses réunies
23.12.97
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