Vers
brisé d'un poème
Il fait nuit
Nos regards sont les yeux de ceux qui nous regardent
Dans la nuit les étoiles scintillent et accrochent l'espoir
Mon lit est plongé dans les flammes des souffrances et des morts
Ce rien, cette perle, cette goutte de pluie
Pareille à ton courage
Longue vie à toi, longue vie à toi, marcheuse de l'impossible
Et la guerre reprend comme une cantate de Bach
Guerre civile où les blessures enflamment l'histoire
Et la charrue trace de longs sillons de sang
La nuit au bord du fleuve veillent les combattantes
Plus de message
Et dans la forge rugit la poésie des caravanes marchant dans la montagne
Etrange rencontre où la cascade unit les blessés des deux camps.
Les lentes colonnes de soldats attendent aux guérites
La foi et la paix détruites
Silence de vaincu et poussière obstruant l'avenir
Longue vie à toi, longue vie à toi, marcheuse de l'impossible
L'enfant au berceau, seul espoir de revivre
L'enfant adolescent blessé dans son courage
Et ce vieillard penché lui tenant la main au-dessus du désert
Alors de longues volutes ont envahi le pays et dit :
" A mort la poésie, les cavalières et les conteuses,
A mort les mosaïques changeantes et les douces mélodies
A mort les fileuses de liberté et les douces amantes
Traverse le fleuve dans cette cage
Et entends la pauvre musique rythmée par l'énumération des absentes
Et la main de l'enfant envahie de gangrène "
Nicole
Barrière - Tous droits réservés - 14 janvier 2001
Extraits
de «Longue vie à toi ! Marcheuse de l'impossible»
avec la permission de l'auteure
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