Nicole BARRIÈRE



FEMMES EN PARALLÈLE

Femmes en parallèle
L'enfance sourit partout
Dansantes en boubou
Dansantes en dentelles

Sourires au plus profond de vous
Femmes en parallèle
Je suis votre regard comme le mien pareil
En iris de houx, en cil d'asphodèle
Les mots blessés du cœur
Les miens, les vôtres, les mêmes
Les mots d'amour, d'attente
Le cœur battant la fente
De vos regards si doux
Femmes en parallèle

J'entends le battement de porte entrouverte
Et s'avance vers vous étreinte éternelle
Et s'efface en nous la musique offerte
Femmes en parallèle
Renouer la douceur de notre vie plurielle
Et croiser nos émois
De femmes parallèles
Géométrie du cœur tissée dans la dentelle

Femmes en parallèle
L'enfance sourit partout
Dansantes en boubou
Dansantes en dentelles

Laisser danser les mots





Vers brisé d'un poème
Il fait nuit
Nos regards sont les yeux de ceux qui nous regardent
Dans la nuit les étoiles scintillent et accrochent l'espoir
Mon lit est plongé dans les flammes des souffrances et des morts
Ce rien, cette perle, cette goutte de pluie
Pareille à ton courage
Longue vie à toi, longue vie à toi, marcheuse de l'impossible
Et la guerre reprend comme une cantate de Bach
Guerre civile où les blessures enflamment l'histoire
Et la charrue trace de longs sillons de sang
La nuit au bord du fleuve veillent les combattantes
Plus de message
Et dans la forge rugit la poésie des caravanes marchant dans la montagne
Etrange rencontre où la cascade unit les blessés des deux camps.
Les lentes colonnes de soldats attendent aux guérites
La foi et la paix détruites
Silence de vaincu et poussière obstruant l'avenir

Longue vie à toi, longue vie à toi, marcheuse de l'impossible

L'enfant au berceau, seul espoir de revivre
L'enfant adolescent blessé dans son courage
Et ce vieillard penché lui tenant la main au-dessus du désert
Alors de longues volutes ont envahi le pays et dit :
" A mort la poésie, les cavalières et les conteuses,
A mort les mosaïques changeantes et les douces mélodies
A mort les fileuses de liberté et les douces amantes
Traverse le fleuve dans cette cage
Et entends la pauvre musique rythmée par l'énumération des absentes
Et la main de l'enfant envahie de gangrène "


Nicole Barrière - Tous droits réservés - 14 janvier 2001

Extraits de «Longue vie à toi ! Marcheuse de l'impossible»
avec la permission de l'auteure



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