Bernard GIUSTI
Charrues
de la douleur ou jolis doigts graciles Soleils
éblouissants des eaux bleues pacifiques Les mots sont impuissants et gouvernent le monde. Nous les suivons des yeux quand parfois ils s'envolent, Et
nos yeux s'illusionnent de quelques battements d'ailes D'une ombre qui explore un désert en plein ciel.
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Tandis
que les mots disparaissent en échos, nous restons sur la rive,
incertains de nos rêves Seul subsiste le silence, blessure sans cesse ouverte où s'engouffrent les chimères Et bientôt il ne reste plus que cette indicible absence qui porte le vertige au plus profond de notre être. |
La
mémoire parfois déploie ses ailes et sélance.
Elle rassemble les morceaux épars de nos vies émiettées Elle donne aux morts l'illusion de la vie, et elle donne aux vivants l'illusion de l'avenir. Mais comment oublier ce qui fut marqué au fer rouge ? Certaines cendres seront à jamais plus brûlantes que les braises. |
Clartés
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Bernard
Giusti |