Claude HAMELIN




    COQUILLAGES

    il décrit
    l'air embrumé du soir
    et les reflets d'ennui

    il raconte
    l'appel du large
    et les hauts-fonds de destinée

    il explique
    la grande houle
    et les mirages de saison

    ses poèmes...

    un bruit de mer latent
    dans de jolis coquillages
    de mots.


    NOCES

    elle sourit
    aux idoles d'argiles
    qui peuplent ses nuits

    elle chante
    dans les temples
    désertés par les dieux

    elle danse
    jusqu'à l'épuisement
    des alcools de fin de noces...

    elle veut accroître
    son bonheur
    d'une vie d'homme


    L'OISEAU BRUYANT

    un heureux penchant
    m'entraîne sur ses pas
    jusqu'au bout du jardin
    où la vigne réussit

    le soleil embrasé de l'été
    inonde son cou, son dos
    d'une lumière grave et secrète
    comme l'amour

    toute chose
    n'est pas possible
    à tous...

    mais en ce moment
    j'ai un oiseau bruyant
    dans la poitrine

    qui cherche follement
    la porte de sa cage


    LE POÈTE IVRE

    il a cherché le soleil
    et sa chaleur
    toute la nuit

    il a cherché la lune
    et sa lumière
    tout le jour

    le désert du poète ivre
    est quelque part
    dans l'infini

    le chant de sa vie douloureuse
    ne sonne plus juste
    mais j'ai compris...

    dès demain
    nous connaîtrons ensemble
    le vertige des oasis perdues
    et des sables mouvants!


mars 1998 - © Tous droits réservés


Retour aux invités

Retour au sommaire de l'Espace poétique