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D'écueil
en écueil au hasard des brumes la nuit révoltée par jets d'encre insoumis a tracé les contours sur l'épave des amours ses ultimes frissons nuit de tous
les récifs 06.08.03 |
Écueils récifs récidivent les écueils territoire animal s'anime mal le désir sur la berge des heures concentriques étriquées par la vague sombre et ronde des plaisirs émaillés par les mots d'un amour inédit 06.08.03 |
Quand
bateau voit large voilure au vent du large il glisse au-dessus des âges jusqu'au récif serti de violettes de désirs anciens enivré par la crue du tangage du langage ses secousses jusqu'à nous font vibrer le souvenir de son ombre emportée par la vague de ses tristes amours 14.08.03 |
Bien-aimé
fantasme dans la grogne de cette âme esseulée jusqu'aux récifs des lèvres propose des baisers sur le mont embrasé murmure d'une Vénus franchement culottée Était-ce
un rêve 25.08.03 |
Les
flammes roses s'en sont allées à petits feux à petits pas sur les récifs au petit jour se sont échouées ont arpenté toutes les courbes toutes les lignes toutes les poses en suspension elles se reposent entre virgules et majuscules pour arriver à point nommé 27.08.03 |
Il
était une fois une journée retournée dans la nuit d'après regorge de mots refoulés jusqu'aux pieds d'un soleil errant penché sur le blues des pensées fauves danse le
jour 31.08.03 |
Dans
cet épais brouillard je marche au radar j'enjambe les brancards en tout lieu tout hasard transgressant le bazar recevant qui d'une part puis donnant d'autre part allumée je repars égarée vers nulle part je m'endors sur le tard dans le fond d'un placard 09.09.03 |
Bruissent
encore et toujours 11.09.03 |
Sa
voix est mon linceul
si seul parfumé de violettes coquettes sur la rive tremblante l'amante d'une mer allongée a bercé en ses bras un désir pour rire dans un flot de caresses l'ivresse s'emporta sur les dunes communes d'une chair cadencée retournée à son anse fragile habile en ses mots en son chant plongeant sans souci dans sa nuit l'oubli 11.09.03 |
Divine
cyprine des Muses 12.09.03 |
Jouissive |
Chambre
d'ébène 22.09.03 |
D'amourescence le coeur suinte au-dessus des vaguelettes vagues violettes sous un soleil plombé plonge dans le jouir des muses mutantes raccordées aux sens du mot amour 28.09.03 |
Incidences
du monde
quand les mots fatigués se gonflent de peines de gestes et de voix coincés dans le vif des hauts et des bas chaussés à midi entre pas et repas aiguisent leurs crocs pour y mordre l'épicentre de la femme immense abordée rose 08.10.03 |
Dernier
souffle d'une saison n'attend pas l'autre dans son grimoire des feuilles jonchent le sol criblé de maux couleurs d'automne étonnent et tonne le mot à mot dans ce présent édulcoré Partir avec l'été dans l'infini des mots avant l'hiver 12.10.03 |
Je
n'ai plus que de vieux mots
à vous offrir vieux mots en rafales suspendus sur la crête des vagues douces en mes yeux roulent jusqu'au sourire de vos silences et science de femme retournée sous-marine dans son rêve à l'horizon chair délicieuse dans les maux de mes vieux mots étranglés 20.10.03 |
Par
l'interstice des mots je plonge dans la parole d'une femme fragile doux instants à l'oeil conquis s'étalent sur des lignes parallèles parements d'ailes en île d'île en elle moutures d'amour boutures de rêve précipitées dans les haut-fonds gravent sur les grèves ces moments accordés à l'intime crèvent l'intime jusqu'au point d'orgue vogue la vague d'île en île d'elle en elle silence 22.10.03 |
EST-ELLE
?
Comme une enfant le temps et l'espace lui échappent elle est présente dans l'instant comme une enfant cette infante déjà règne sur ses saisons fleuries de souvenirs de sourires à travers notre espace-temps sans regret on la regarde nous regarder quand miroite au fond cet amour cultivé dans la vie qu'elle a donné sans mesure en un temps qui lui échappe 26.11.03 |
Huilé
à l'inconscience de nos éphémérides le temps gronde sur nos horloges rondes du temps concassé par la bêtise au rythme des marées refont les infinis les inédits dans une parole transmise d'une à l'autre se projette dans l'instant d'après instant des désirs emportés dans le vrai du vrai d'un temps éphémère gronde le
monde 04.12.03 |
Effrontément les dieux s'affrontent de gauche à droite selon les temps plutôt à droite du temps courant génuflexion la tête au mur le cul en l'air les faux-semblants baisez-moi ça dans la douleur quand du berceau jusqu'au cercueil ces enchaînés sous l'arbre à geindre ils sucent leur pouce et tètent la mère dans ses voilures elle danse et gronde son feu amer lambris de femme en son désert déchaînée venir revenir comme un fer dans la plaie nulle excuse ce ne sont que des mots échappés de ma main se projettent bleus sur terre entraînés par la mer embruns de sel sursaut de lune dans l'instant consommée 30.12.03 |
Sur les tombes 04.01.04 |
En
rase-motte sur le corps digital l'étrangère a tissé une toile sur l'étang l'étendue en son temps tout tendu jusqu'au tendre du gémis modulé dans la chair sa fréquence à zéro a tissé les ratés piraté l'illusion allongé l'infini dans une autre dimension 04.01.04 |
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Huguette
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