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Revenir et faire venir tous les mots d'argile
forgés dans la cyber flamme utile
Se goûtent au jardin des fruits à cueillir
sur les courbes nonchalantes du désir
Daisy dizzy se moule au champ des correspondances
se gerbe en fleurs d'épinale
offertes au soleil piégé dans un sourire
croqué sous la dentelle

Sent-elle l'odeur du fumet écumé des proses
ne laissant que la peau éthique ?
Quand le trac m'attaque, je croque le troc !
Croquade d'une parole à l'étouffé
arrosé de miel et d'impressions fort cuites
quand les pages voltigent en rase-motte
tracent des lignes sensibles livrées au bazar
dans la nuée des gestes
roulade et marmelade dans le poulailler !

Faut-il battre de l'aile
quand les dindes et les dingues se pavanent ?
ou aller tisser dans le désert un filet étoilé
pour se protéger des propagandes amoureuses
et du bien commun ?

32

L'intouchée l'intouchable s'anonyme
dans la trame entoilée
d'un moteur de recherche à pistons déglingués

Qu'à cela ne tienne ou ne tienne pas
l'empoigne digitale a produit des effets prima donna
que nulles vierges offensées
ni les touches du clavier
ne contesteront

Effarouchées, les histoires se rencontrent
à l'étal des html et des .com
s'alignent en filigrane
dans le programme voué au sport chinois
quand ça ping sur l'accent grave
ça pong sur le dong !

Empourprées les langues sucrées gourmandes
s'évertuent au pays des abandons
les croissants de lune accentuent les bises temporelles
durant l'année en cours
Course folle et farandole !


33

Les sens réfugiés dans l'essence des mots
captent et rampent sur le derme
quand l'épicentre pointe du doigt

S'échauffent alors les dragons rouges
à pied levée font sursauter l'écran
pour ensuite s'élever en fumée
nomades des nuits fauves

S'enflamment les vers moulus
au moulin des turbulences
quand les vagues convergent rebelles baveuses
dans l'aïe de tous les carnages
éclaboussés sur le clavier
pour rincer la coquille de l'amer

Faut-il lever l'ancre et dériver sur des espoirs fragiles ?
ou simplement tournoyer centrifuge
par la rage trop sage du poème intervenu ?

L'histoire se répète de l'une à l'autre
marquée par le mouvement projeté sur le tramé sensible
quand tout est fouillis dans le tournis des étoiles amères
Ça s'enfile, ça s'emmêle
quand je la bise, elle me biaise
quand je l'enchevaline elle miaule
quand je la carillonne, elle me gaie-luronne
Faut-il lui arracher les ailes
ou fuir dans le magma des ronrons de l'âme
pour réchauffer la surface de mon écran plat?

Se rembobinent, se métaphorent
se sémaphorent et rament fort
les couacquantes délirantes
échappées belles !

34

J'ai retourné le miroir à gauche du hasard
puis ont surgies des fées-follets endiablées
plongées dans le rouge des histoires
s'éperonnent sur les lignes transitoires

Épinglée sur la toile livrée nue au tangage des étoiles
j'endosse l'esquive sans pointiller

Je m'exerce à la douceur verte
et au tangage en écoutant " Survive "
quand le style se déshabille au plus près des accords

J'absous les déesses, les scarabées, les escargots
et toutes les bestioles folles de la planète
et m'apprête à croquer des mythes
sans préciser les coups d'elle
quand elle en redemande

On s'accoude, on se coud, on secoue, au secours !
ça flambe dans l'interdite !

Des pointes de flamme s'élèvent des sacs à grimaces
sans déranger les abeilles
Elles miellent sweet sur la beurrée
et colle et colle toujours sous l'œillade de la loupe !
Ça chaloupe entre les doigts aux abois
et je truffe en masse des pointes d'humour
sans lâcher les pétales

 

 

 

35

L'art requinqué, les ribambelles s'élancent
sur la pente houleuse du cou lisse
et glissent jusqu'au charivari déculotté

Pause de nuit enluminée par les doigts agiles
s'agrippent sur les touches du clavier sans broncher

Joueuse, ma glyphe improvise un show bises
quand le hasard prend ses aises
à l'heure du préambule

La scène se détend sous la couette
et guette l'intermission
pour défier les langues bien pendues.

Le discours s'enroule dans la bouche malmenée
se mâche à la tâche
se taille à la hache la danse des mots dénoués
dans l'haleine des plaisirs inavoués

Vouées au tandem des genoux apprivoisés
les phrases se distendent dans la distance
en frôlant l'origine par beau temps !

 

 

36

Embryonnaire ce tandem sursoit aux crises jouissives
dans la gangue des mouvances extentionnées
émoustillent les curseurs à l'heure des violons
et violettes sises sur la sellette

Un gong sur le ying
une claque sur yang
annonce un kit mixte au banquet des pompes

Pomper les creux
fleurir les hanches à vif
dans ce projet chimérique bilangue
sous les pérégrinations ludiques
l'aile au vent les tripes à l'air
grimpant plus haut que le bout des doigts
sur la grande toile opaline de l'incongru

Le sort se pourlèche dans la fantaisie
des mots floconneux
sur le damé des folles alliées
d'où giclent des sons abandonnés
dans le port des habitudes

La symphonie s'engourmandise en do majeur
à se lyncher les doigts
à l'extrême tendu
jusqu'au point de fuite


37

Ailes rompues
un papillon tombe sur la carré noir
que mon index glisse
au hasard sur l'assoiffée

Le doigté s'enfiche dans le post
promet une surcharge d'échos
à griller les motions
dans le fondu des scènes
enroulées sur la bobine des images innées

Toujours d'attaque
bobine et babines en contre-champ
s'en-mail au verbe charnu
annoncent une projection
de mouvements inopinés

Je yoyotte dans la canicule abyssale
en m'enroulant furtive
dans le prolongé des mots déshabillés
pour la circonstance
en maintenant le cirque
sur la constance

Consistance du geste ganté
dans le couloir de l'omniprésence subtile
la muse s'éclate vermillon
sur l'écran des noirceurs
des splendeurs
et pulpe d'âme emboîté
dans les mirages emmagasinés
à deux pas de l'histoire

 

38

Funny bee dans la brève du moutonneux
L'enjeu se brise dans la bise offerte
à tout hasard
surprise dans la foulée ahurissante
à sourdre du guépier
d'un gai pied dansant
tous azimuts

Surprendre se lasse
et tendre enlace
Chaudes malices cocounées par le cœur
lové dans une caresse en glaise
je me roule dans la mouture des mots
hors de tout rêve
hors de tout doute
hors les murs
sans mourir pour autant
J'appuie sur la pédale
pour faire bourdonner les cloches
dans la folle galerie
à se prendre les pieds dans le plum pudding

On en revient à la bonne chair
Les couverts sont à découvert
le champ de pagnes à votre portée
les us en style
et les autres en costumes dérisoires
sont démis de leur fonction

Prenez place sur les Je-Nous
et versez la liqueur dans votre dé à coudre
sans en découdre
du sort fendu en quatre
en deux temps trois mouvements


39

Dégonflée sur le divan racoleur
la chatelaine dégriffée s'étire s'allonge
dans ses coussins veloutés
Un mot s'élance en jets de couleurs organiques
sur la friandise
bastion de toutes les gourmandises
à la vue et au su de toutes les phrases gloutonnes
se posent et s'exposent
au pic de l'affolée
La berge rit et moi aussi

Molle corolle tournera de l'œil
quand le froufrou se pointera la fesse
pour faire un pied nez à la joli comtesse !

L'hyménoptère s'enfrelonnera dans les feuillages,
ira nicher dans l'œsophage

Ch'te détrousse la couette
ch't'amplifie les arts d'heure en heure
pour aiguillonner ton textuel
Si tu m'cherches tu m'trouveras
dans le miroir aux alouettes
Chouette !

 


40

Palmée
je drague au fond de l'œil
cet amalgame d'ondes
truffées d'ombres insolites
sur les zones rythmées au parement d'elle
d'aube à crépuscule

Crépitements oculaires
quand les mots s'accolent rieurs
jusqu'à hululer des sens à sillons sismiques
dû au frottement des plaques technautiques

Dans cette lenteur gracile
à cent lieues de l'histoire
les coins tournent en rond
les secondes explosent
dans la touffeur de cette cavalcade
Les doigts plantés dans le plasmatique
soulèvent des nuits entières à bout de bras
Le French cancan est hors de saison

Who's she sushi ?
Sans souci j'emmaille la canaille
dans l'ensuite sans perdre une goutte de fuite !
Lanterne et antenne projettent sur la toile du sensible
le nu de l'inconnue
sous les paupières conquises

41

Que de chimères sur cette île bordélique
entassées sous le label d'un dialecte anarchique
dans la lenteur de l'instant

Ne suis ni gaie ni triste
Je m'enfuis dans les correspondances baroques
qui me plaquent à tout coup sur le verbe étouffé de rire
devant le discours d'une bonzesse
et son aparté torride en tutelle
Ne se tait pas
Se pète la tête sur les murs des théorires
s'emmaillotte dans une connaissance
quand la coquille s'ouvre à l'essentiel

Sans gêne je cultive les cloques gonflées à bloc
et lointaine détrousse les gènes homogènes
des sens sans goût douteux
Loquace, j'enferme des flammes flegmatiques
side by side
dans les corrid'arts réticulaires

La muse s'ajuste confuse dans la déconfiture
éclaboussée de sons rares sur le cours d'O

 

 


42

Ce baratin s'encanaille
dans la faille des geishas fucking around
dans ce foutu charabia
que même Sappho en perdrait sa lyre et sa salive !

Victime du tableau truculent
je t'enfiche dans les pommes-pommes
au verger des bagous
Si l'éros gène
flanque lui une paire de claques
à l'heure du trot !

Emportée dans ce remous-méninge
je sacrerai le printemps
harassée jusqu'au cri
Je m'allongerai à l'infini dans cette fable scabreuse
cul par-dessus tête
la chair à l'œuvre sur l'arrondi de ce tumulte
en queue de chemise sur ma banquise

Au passage
je m'engouffrerai dans l'errance des ondes somatiques
d'une bise passagère
et prononcerai des sons inédits
pour faire jaser les murs

Beauté des ruines ankylosées dans la géométrie des songes

43

Dans ses songes elle ondule dans le fief de ses sens
Acculant le désir jusqu'à perpétuité
Nimbée rose en ses gestes
Se déplient ses phalanges
Emportées par les mots
Agissants
Vagissants
Encerclée
Corollaire
Mitoyenne
Opaline stature
Invisible de l'Orphée

 

 

 


44

Il est temps de scalper l'ogre nu
de laisser couler l'or dans les veines du présent
Googlage et saccage s'emmureront dans la grogne
d'un passé décomposé

Les oracles gicleront sur la femme livrée
aux axiomes tétanisés
produiront des amantements nés de ritournelles
rimes et ribambelles

Un chant titanesque s'élèvera jusqu'à hauteur
de l'embrouillée qui tangue haut sur pattes
et vire les coins sur les chapeaux de roues

Allumons les phares des citadelles
qu'on y voit le jour repu qui tarde à venir
dans le résumé d'un temps bavard

Babar trompé renvoie ses pas au musée de la musette

45

Quelques bribes dispersées m'étirent la lyre
me porte à fuir ce monde plat sans tonique

Boire à gorge déployée
les sourires d'hier fermentés aujourd'hui
Cette ambroisie se boira à même une seule parole
chargée de gestes répandus sur le bout de la langue
dressée devant l'accroc sphère

Un ballon lancé dans l'air du temps
ronflonflonne autour de rien
Rien que des nuages à travers les ombrelles
Rien que des ombres remplies de sens intenses
et dansent en rond
et motion des mots trempés dans la gourmandise

Dans le jus de l'histoire je m'envoie rieuse
reliée aux splendeurs marines

 

 

 

 

46

Nulle mise en boîte ne peut enfermer l'ivresse de l'écrit
quand les heurts s'interpellent
dans le sabotage des paragraphes sculptés
à même les heures

Suspendues à la nuance,
les articulations se balancent dans la lenteur des langues
tourmentées par les formes dévoilées
au chapitre des correspondances

La patience se ronge les sangs
dans l'agrafé du french carcan éphémère
Le piège se referme sur la danse fragile
ses pas éthiques matraquent les ondes
accordées aux musiques de première instance
Stances et distances en ces moments intenses
des rondes de nuit et les jours enfuis

Fuite des jours trop aimés
fuite des mots dits et gestes accomplis
Fuite des rires en arrondi sur le corps essentiel
Fuir sur les rails à très grande vitesse
sur la pointe des pieds
Pied de grue dans la douceur des genres communicants
par le bout des doigts résignés


47

S'échauffent les mouvements mauves charmel
dans le flou excentrique des bises cute
vont s'échouer dans les fourrés d'une mémoire crispée

Bisons encore dans la plaine des images fertiles
abreuvées au sein d'un songe micro soft

Éclats de vers, éclats de rire
se réfugient dans la forge des nuits rouges
quand il larme à boire debout
La mousse déborde
la rate dérape
les pleins se vident
les vides de plaignent
quand les lèvres lèchent le texte
sur la peau des étoiles déployées
Les orgasmes se bousculent
dans la tulle émancipée
les silhouettes s'affrontent
et chavirent dans l'histoire événementielle
de tous les délires de l'Éros jusqu'à Thanatos

Les jours se consument authentiques
à l'antenne des aveux paraboliques
mis en boîte
d'un bout à l'autre ondulent
de la nuque à l'eunuque
des chignons aux perruques
et les trucs bigarrés liés aux mots consentants

Le défi se trame quand la poule se pavane !

48

À l'heure des ultimes palabres
les chéquiers s'affrontent à l'ombre
cheek to cheek de bouche à bush
sur le chic hypothéqué de l'hypothermie
Madness in progress percute le vide
sur la braise du jour consommée en vrac
dans le vivier des mots écarlates
L'écart flatte MAC et mon PC hallucine

Le cortège des jours s'emmaille
dans la foulée des langues dépouillées
désamorcent les textes
dénudent les sens tatoués sur l'amer tune
Tuning sur fréquence modulée
au rythme d'une pluie battante
sur un monde refaçonné
dans la cendre mouillée des amertumes

 

 

 

 

 

 

49

Dans la moiteur des nuits monumentales
le cœur aboie,
se roule en boule
farouche devant la horde des langues sculptées
par les doigts tiers inédits

Dans l'amphore des diversités
tonnent les désirs assouplis par les rites
et les rimes triangulaires
rebelles à faire suinter les murs désenlignées

Qu'on sonne, qu'on vexe
qu'on entre dans la traction des sons originels
des muses mixtes
renvoyant notre ancêtre simiesque
dénudée de tristesse jusqu'en haut du pommier

Toupie or not toupie
là chavire la question !
Question de gestes décortiqués sur le tapis des renaissances
Irréversiblement le visible s'annonce hot
dans les sons de l'aiguë compilés
défie l'interdit jusqu'au ras des fractales
sur le do mi fa solidifié

50

Une histoire sensuelle en filigrane
plonge dans le sombre tracé du modèle straight
trempé dans la cyprine des textes peau-éthiques
sous apparence de déchéance

L'amour s'affranchit dans la frange des noirceurs
remue la lune et bouleverse les étoiles
inspire la musique au programme des inter-textualités
Électron libre, se transmute en mode hasard
en longeant le fleuve des événements
jusqu'au bout du sensuel
dans le corridor féminin traversé d'ondes phoniques
et de regards bleu azur

Azurément, il loge dans la chimère des vagues
à l'enseigne des origines
plongée dans un destin fortuit
en marge de nos ascendances

 

 

 

51

Au panthéon du tam-tam
les cervelles condamnées au secret des atomes s'affranchissent
et tombent pile sur les cordes méli-mélo-dieuses
précipitant les culs ivres s'hypothéquer dans l'originel !

On s'en fout on s'enligne sur la magie des préambules
des mandibules
des noctambules
et point virgule

Même Lucy l'ancêtre lancinante jusqu'à nous
en perdrait son chignon
et ses poils au menton !
Épilée et dansante
oserait-elle les étreintes d'une danse endiablée
jusqu'au point organique
accordé aux guitares électriques
entrainée dans l'intime barbarie
et la coquetterie?

Quand l'une s'emmielle
l'autre s'ombrelle
Sombres ailes engluées dans le miel
et la pire rate rit

52

La mémoire somnambule
et ses feintes multiformes propulse des métaphores déflorées
par la pulsion des accroc-nymphes
quand leurs prouesses s'infusent confuses
puis s'évaporent dans les nuages consternés

Frissons de tulle, frissons de lune
relique de femmes esseulées
mordent aux mots décapsulés
par le tempo de leurs nuits roses
Rose et rosace tracent la face
ose la pose occidentale
d'un geste oriental balayé par les alysées

L'en-soi ondoie sur la pulpe du désir
à l'extrême de l'oralité
arbore un chant d'aube thermique
amplitude quand délabré le sens se grise
et s'enlise dans le condensé des songes rouges

 

 

53

Sous les paupières
les zones lacrymales regorgent d'un fluide lyrique
répandu sur les mots voués au sort des lèvres oniriques

Lors d'un accord symphonique
l'oral migre dans le plastique
se recroqueville dans l'intertexte
quand il pleut averse sur la bêtise

Obscure, la langue glisse dans le charivari
s'entoile dans la friture des passions nées
s'enlise dans la cacophonie des peaux lisses
par vagues successives martèle des phonèmes
pour façonner le poème

Les muses affamées se transportent
dans l'idéal d'un corps sucré
se nourrissent d'éclats d'âme
qu'elles offrent en pâture au genre humain
Ainsi soient-elles !

54

Coïncidence et vraisemblance
d'une textuelle embranchée sur mon modem
embraisent les tessons répandus sur le trottoir mouillé
Les mots s'échauffent
se frottent à mon histoire farcie de folles passions
floconneuses

Flagada, je sirote des murmures invisibles
et tapote mon clavier pour dompter mes mots d'amour
Une synthèse s'élabore qui bientôt fera éclater
les écrans de fumée
à faire danser le cœur à l'envers

Danses-tu ? Sinon bas de l'aile
et envole-toi vers des avenues controversées
pour faire chier la foule haineuse
Ma biologie t'insufflera le mot à mot
et tu pourras ainsi toucher artistiquement
sans lézarder la toile réticulaire
ou sécher sur la grande place du marché !

55

La luronne se leurre sous la membrane d'un ciel affolé
quand tout bascule sur l'écueil des sortilèges embrassés
Les fumeroles d'une gauloise s'élèvent
vont se perdre dans les histoires cathodiques.
Les arbres se barrent
la machine sous mes doigts répand des désirs à poindre
sur le bout du cœur éperonné

L'instant griffonne des mots-heurt graphiques
graffiti sur l'âme ficelée dans le tournis des nuits infâmes
Indemne, le sort m'ironise
me pousse vers la fenêtre
ouverte aux chevauchées grisantes
sur le corps des avenirs

J'égaie la galerie des songes
et funambule j'apprivoise peu à peu le cosmos
Ne me déchaussez-pas, tout est dans ma mémoire vive
et rien ne se perd dans l'air du temp des cerises
en selle sur l'événement ultime de l'intime rapproché

 

56

Les mots parcourent les sens
sans enflammer la barre du jour
quand tout porte à croire que
fléchir n'est pas guérir !

Nous savons déambuler à l'aurore
vers des futurs sans avenue

Nous savons machiner des jeux d'accords
dans le satiné des gestes bienvenus

Nous savons arrondir les formes
sous l'accent du désir qu'un feu embrasse dans l'infini

Nous savons l'heure du poème et bout à bout
on file droit sur les sortilèges d'un continent à explorer
de la tête aux pieds

Le dernier mot en viendra à qui des deux tu l'auras !

Faut-il se lover dans la laine houleuse
ou rouler dans la peine miteuse ?

57

Au coude à coude
nous marchons sur des chardons en positions hasardeuses
emmêlés dans le filet des béatitudes
quand la houle pénètre dans l'antre
d'une pensée amoureuse
s'éternise dans les vagues d'une finale muette

Pendant ce temps
le bonheur revendique ses droits d'auteur
dans l'écosystème de ma journée
et paysages distraits
Cette action allusive vient s'abîmer
dans mon texte aqueux
ses mouvements sulfureux !

Nomade de l'arachnée
j'arrondis l'histoire jusqu'à l'apogée.

 


58

L'essence de la chair se répand tout autour
enivre les sens dans ce jouir momentané
en rase-motte sur les réflexions
Les traces s'estompent peu à peu
dans le sillage des rêves éclaboussés
ne reste que lueurs froides
dans l'œil bleu acclimaté
Larmes et larves ne sont plus de saison

Je déplie mes ailes dans l'attente gonflée d'images
et mille couleurs étonnées
Pas à pas dans cette scène fragile
je ponctue la limite
car une chatte échaudée craint la houle
quand les poules pondent des œuvres à la coque
en laissant les os verts sur le seuil de la porte
ouverte à tout vent tout bazar
Il règne de l'ampleur sur mon cœur

Remballez-moi tout ça dans le garage de l'égarée
et que ça saute dans la marmite
des amours épars pillées !

59

La mine d'auteure poursuit la ligne fuyante du journal
au fil des jours noués
renvoie l'ascenseur
quand l'arobase s'arrête au feu rouge

Anne, Ô ma sœur Anne, où as-tu mis ton paratonnerre
quand le temps se fait gris songe
et contourne les sens interdits
jusqu'au rond-point du désir
en chantant Give peace a chance

La mise à feu des mots trace les contours d'un vertige
émancipe les phrases déliées par la mise en train
jusqu'au débarquement sur le quai
des arts rivés au plancher

 

60

L'envol s'articule quand même
sous l'emprise d'un instant disparu
annonce du levant au couchant
un délié au cœur de l'événement

Le temps bascule, l'espace recule
une vague m'emporte dans l'anecdote
sur le continent des accordées
Je dis okay, relève les manches
avant la traversée du miroir abandonné

Dans l'angle ouvert, je glisse avec lenteur
dans les mots exaltés
et prononce enfin des syllabises
dans la moiteur des phrases
L'excitation enjambe les paragraphes
et tourbillonne dans les syllabes autour des doigts !

61

Mare des mots et folles chevauchées griffonnantes
le texte soulé par les clics et les claques
reproduit une image idéale
sur le damier des mémoires parallèles

Le petit sushi du désert bien nourri des ensuites s'écria
Who's she sushi ?
Sosie surgi de l'échiquier originel
franchit l'architexture jusqu'aux frontières du linguistique
à se péter les lacrymales
Les cyber-fragments enchevêtrés
dépucellent l'arachnée écartelée sur le laptop
sa toile émoustillée

 

62

 

 

 

 

NOTE :    Textes de l'auteure extrait de :

Les habituées du hasard - journal poétique à deux voix, de Mylène Catel (USA) et Huguette Bertrand (Québec), Éditions En Marge, mars 2004, 64 p., ISBN 2-921818-40-X

Au hasard des habituées - suite du journal poétique à deux voix de Huguette Bertrand (Québec) et Mylène Catel (USA), Éditions En Marge, sept. 2004, 64 p. ISBN 2-921818-42-6

Le livre papier est disponible en cliquant sur ce titre : La poésie se mange crue

 

© Éditions En Marge et Huguette Bertrand
Dépôt légal / février 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-921818-60-5

Tous droits réservés pour tous pays

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mise en ligne 5 mars 2010