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et faire venir tous les mots d'argile forgés dans la cyber flamme utile Se goûtent au jardin des fruits à cueillir sur les courbes nonchalantes du désir Daisy dizzy se moule au champ des correspondances se gerbe en fleurs d'épinale offertes au soleil piégé dans un sourire croqué sous la dentelle Sent-elle
l'odeur du fumet écumé des proses Faut-il battre
de l'aile 32 |
L'intouchée
l'intouchable s'anonyme
dans la trame entoilée d'un moteur de recherche à pistons déglingués Qu'à
cela ne tienne ou ne tienne pas Effarouchées,
les histoires se rencontrent Empourprées
les langues sucrées gourmandes
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Les
sens réfugiés dans l'essence des mots captent et rampent sur le derme quand l'épicentre pointe du doigt S'échauffent
alors les dragons rouges S'enflamment
les vers moulus Faut-il lever
l'ancre et dériver sur des espoirs fragiles ? L'histoire
se répète de l'une à l'autre Se rembobinent,
se métaphorent 34 |
J'ai
retourné le miroir à gauche du hasard
puis ont surgies des fées-follets endiablées plongées dans le rouge des histoires s'éperonnent sur les lignes transitoires Épinglée
sur la toile livrée nue au tangage des étoiles Je m'exerce
à la douceur verte J'absous
les déesses, les scarabées, les escargots On s'accoude,
on se coud, on secoue, au secours ! Des pointes
de flamme s'élèvent des sacs à grimaces
35 |
L'art
requinqué, les ribambelles s'élancent sur la pente houleuse du cou lisse et glissent jusqu'au charivari déculotté Pause de
nuit enluminée par les doigts agiles Joueuse,
ma glyphe improvise un show bises La scène
se détend sous la couette Le discours
s'enroule dans la bouche malmenée Vouées
au tandem des genoux apprivoisés
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Embryonnaire
ce tandem sursoit aux crises jouissives
dans la gangue des mouvances extentionnées émoustillent les curseurs à l'heure des violons et violettes sises sur la sellette Un gong
sur le ying Pomper
les creux Le sort
se pourlèche dans la fantaisie La symphonie
s'engourmandise en do majeur
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Ailes
rompues un papillon tombe sur la carré noir que mon index glisse au hasard sur l'assoiffée Le doigté
s'enfiche dans le post Toujours
d'attaque Je yoyotte
dans la canicule abyssale Consistance
du geste ganté
38 |
Funny
bee dans la brève du moutonneux
L'enjeu se brise dans la bise offerte à tout hasard surprise dans la foulée ahurissante à sourdre du guépier d'un gai pied dansant tous azimuts Surprendre
se lasse On en revient
à la bonne chair Prenez
place sur les Je-Nous
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Dégonflée
sur le divan racoleur la chatelaine dégriffée s'étire s'allonge dans ses coussins veloutés Un mot s'élance en jets de couleurs organiques sur la friandise bastion de toutes les gourmandises à la vue et au su de toutes les phrases gloutonnes se posent et s'exposent au pic de l'affolée La berge rit et moi aussi Molle corolle
tournera de l'il L'hyménoptère
s'enfrelonnera dans les feuillages, Ch'te détrousse
la couette
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Palmée
je drague au fond de l'il cet amalgame d'ondes truffées d'ombres insolites sur les zones rythmées au parement d'elle d'aube à crépuscule Crépitements
oculaires Dans cette
lenteur gracile Who's she
sushi ? 41 |
Que
de chimères sur cette île bordélique entassées sous le label d'un dialecte anarchique dans la lenteur de l'instant Ne suis ni
gaie ni triste Sans gêne
je cultive les cloques gonflées à bloc La muse s'ajuste
confuse dans la déconfiture
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Ce
baratin s'encanaille
dans la faille des geishas fucking around dans ce foutu charabia que même Sappho en perdrait sa lyre et sa salive ! Victime
du tableau truculent Emportée
dans ce remous-méninge Au passage Beauté
des ruines ankylosées dans la géométrie des songes 43 |
Dans ses
songes elle ondule dans le fief de ses sens
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Il
est temps de scalper l'ogre nu
de laisser couler l'or dans les veines du présent Googlage et saccage s'emmureront dans la grogne d'un passé décomposé Les oracles
gicleront sur la femme livrée Un chant
titanesque s'élèvera jusqu'à hauteur Allumons
les phares des citadelles Babar trompé renvoie ses pas au musée de la musette 45 |
Quelques
bribes dispersées m'étirent la lyre me porte à fuir ce monde plat sans tonique Boire à
gorge déployée Un ballon
lancé dans l'air du temps Dans le jus
de l'histoire je m'envoie rieuse
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Nulle
mise en boîte ne peut enfermer l'ivresse de l'écrit
quand les heurts s'interpellent dans le sabotage des paragraphes sculptés à même les heures Suspendues
à la nuance, La patience
se ronge les sangs Fuite des
jours trop aimés
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S'échauffent
les mouvements mauves charmel dans le flou excentrique des bises cute vont s'échouer dans les fourrés d'une mémoire crispée Bisons encore
dans la plaine des images fertiles Éclats
de vers, éclats de rire Les jours
se consument authentiques Le défi se trame quand la poule se pavane ! 48 |
À
l'heure des ultimes palabres
les chéquiers s'affrontent à l'ombre cheek to cheek de bouche à bush sur le chic hypothéqué de l'hypothermie Madness in progress percute le vide sur la braise du jour consommée en vrac dans le vivier des mots écarlates L'écart flatte MAC et mon PC hallucine Le cortège
des jours s'emmaille
49 |
Dans
la moiteur des nuits monumentales le cur aboie, se roule en boule farouche devant la horde des langues sculptées par les doigts tiers inédits Dans l'amphore
des diversités Qu'on sonne,
qu'on vexe Toupie or
not toupie 50 |
Une
histoire sensuelle en filigrane
plonge dans le sombre tracé du modèle straight trempé dans la cyprine des textes peau-éthiques sous apparence de déchéance L'amour
s'affranchit dans la frange des noirceurs Azurément,
il loge dans la chimère des vagues
51 |
Au
panthéon du tam-tam les cervelles condamnées au secret des atomes s'affranchissent et tombent pile sur les cordes méli-mélo-dieuses précipitant les culs ivres s'hypothéquer dans l'originel ! On s'en fout
on s'enligne sur la magie des préambules Même
Lucy l'ancêtre lancinante jusqu'à nous Quand l'une
s'emmielle 52 |
La
mémoire somnambule
et ses feintes multiformes propulse des métaphores déflorées par la pulsion des accroc-nymphes quand leurs prouesses s'infusent confuses puis s'évaporent dans les nuages consternés Frissons
de tulle, frissons de lune L'en-soi
ondoie sur la pulpe du désir
53 |
Sous
les paupières les zones lacrymales regorgent d'un fluide lyrique répandu sur les mots voués au sort des lèvres oniriques Lors d'un
accord symphonique Obscure,
la langue glisse dans le charivari Les muses
affamées se transportent 54 |
Coïncidence
et vraisemblance
d'une textuelle embranchée sur mon modem embraisent les tessons répandus sur le trottoir mouillé Les mots s'échauffent se frottent à mon histoire farcie de folles passions floconneuses Flagada,
je sirote des murmures invisibles Danses-tu
? Sinon bas de l'aile 55 |
La
luronne se leurre sous la membrane d'un ciel affolé quand tout bascule sur l'écueil des sortilèges embrassés Les fumeroles d'une gauloise s'élèvent vont se perdre dans les histoires cathodiques. Les arbres se barrent la machine sous mes doigts répand des désirs à poindre sur le bout du cur éperonné L'instant
griffonne des mots-heurt graphiques J'égaie
la galerie des songes
56 |
Les
mots parcourent les sens
sans enflammer la barre du jour quand tout porte à croire que fléchir n'est pas guérir ! Nous savons
déambuler à l'aurore Nous savons
machiner des jeux d'accords Nous savons
arrondir les formes Nous savons
l'heure du poème et bout à bout Le dernier mot en viendra à qui des deux tu l'auras ! Faut-il
se lover dans la laine houleuse 57 |
Au
coude à coude nous marchons sur des chardons en positions hasardeuses emmêlés dans le filet des béatitudes quand la houle pénètre dans l'antre d'une pensée amoureuse s'éternise dans les vagues d'une finale muette Pendant ce
temps Nomade de
l'arachnée
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L'essence
de la chair se répand tout autour enivre les sens dans ce jouir momentané en rase-motte sur les réflexions Les traces s'estompent peu à peu dans le sillage des rêves éclaboussés ne reste que lueurs froides dans l'il bleu acclimaté Larmes et larves ne sont plus de saison Je déplie
mes ailes dans l'attente gonflée d'images Remballez-moi
tout ça dans le garage de l'égarée 59 |
La
mine d'auteure poursuit la ligne fuyante du journal au fil des jours noués renvoie l'ascenseur quand l'arobase s'arrête au feu rouge Anne, Ô
ma sur Anne, où as-tu mis ton paratonnerre La mise à
feu des mots trace les contours d'un vertige
60 |
L'envol
s'articule quand même sous l'emprise d'un instant disparu annonce du levant au couchant un délié au cur de l'événement Le temps
bascule, l'espace recule Dans l'angle
ouvert, je glisse avec lenteur 61 |
Mare
des mots et folles chevauchées griffonnantes le texte soulé par les clics et les claques reproduit une image idéale sur le damier des mémoires parallèles Le petit
sushi du désert bien nourri des ensuites s'écria
62 |
NOTE : Textes de l'auteure extrait de : Les habituées du hasard - journal poétique à deux voix, de Mylène Catel (USA) et Huguette Bertrand (Québec), Éditions En Marge, mars 2004, 64 p., ISBN 2-921818-40-X Au hasard des habituées - suite du journal poétique à deux voix de Huguette Bertrand (Québec) et Mylène Catel (USA), Éditions En Marge, sept. 2004, 64 p. ISBN 2-921818-42-6 |
Le livre papier est disponible en cliquant sur ce titre : La poésie se mange crue
©
Éditions En Marge et Huguette Bertrand
Dépôt légal / février 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-921818-60-5
Tous droits réservés pour tous pays
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mise en ligne 5 mars 2010