SOUS
LE MASQUE DES HEURES
poésie de Huguette Bertrand
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Et
si on faisait parler les tempêtes nous diraient-elles qu'elles se déchaînent pour faire tomber les masques de la duperie des alentours quand tout tangue sur la mer de nos itinérances nous diraient-elles
encore nous diraient-elles
enfin
07.12.07 |
Des masques traînent à la surface de nos accoutumances empoussiérées par l'illusion. Itinérances dans la verdoyance de la mémoire que le vent balaie vers l'image de l'être enchaîné aux tempêtes, se déchaine dans les espaces ensommeillés et tombe sous le coup dans le sens des sens. Et tangue la mer, et tangue le vent parmi les pleurs du tout paraitre affairé. |
Quoi dire
quoi faire Quoi dire
quoi faire encore Quoi dire
quoi faire toujours
07.12.07 |
Rien à dire rien à faire quand la mémoire prend racine de la souche à la cime jusqu'au portail du nous retrouvé par les montagnes, les arbres, les masques et leurs signaux qui ne tarissent pas. |
C'était
pas la bonne rue ni l'adresse à rechercher ni même le pont à traverser pour rejoindre la passion d'un souvenir bienveillant ses traces éphémères envolées sur les heures nonchalantes d'un désir circoncis dans le texte d'un poème égaré et distrait retrouvé au rond-point sous le masque du gendarme déguisé en torpeur quand arrive la noirceur sur le monde accablé d'un papier à mâcher dans son rêve dérisoire Circulez !
10.12.07 |
Envolé le désir sous le masque des heures déguisées en passion au rond-point des souvenirs égarés dans les rues, sous les ponts éphémères. Heures nonchalantes, heures à mâcher quand le monde se rêve bienveillant dans la torpeur d'un rêve dérisoire. |
Quand le
ciel se met de la partie
11.12.07 |
Secoués par la magie des alertes statistiques, le ciel caracole, les consciences s'affolent, rythmés par le chant colérique du vent. À croire que les mensonges systématiques dérivent sur les chimères branchées à nos oreilles électro-acoustiques. |
Voilà
que s'entremêlent les coups d'gueule ma foi ils perdent la tête du coup devenus tout bêtes ils restent là pêle-mêle D'autres
têtes s'emmêlent
27.03.08 |
Emmêlés dans des histoires de béatitude, le tête-à-tête reprend du poil de la bête à la poursuite des heures affranchies des coups d'gueule et autres indigestions. Tombent les masques, roulent sur les heures la tête à l'envers, le coeur à l'endroit. |
Bruine sur
un matin gris
27.03.08 |
Il s'agit ici d'un oiseau s'ébouant dans une mare humide laissée par l'orage d'hier que mes rêves de la nuit dernière m'ont montré juste avant l'apparition du soleil, son clin d'oeil arrosé par les ailes de l'oiseau. |
En
Bretagne il fait soleil et pluie tantôt soleil tantôt pluie ou l'inverse quand l'averse inspire le soleil à se montrer le bout du rayon durant cette
mascarade
27.03.08 |
Quand chats et oiseaux de Bretagne enlèvent leur masque, ils en prennent plein les poils et les plumes lors du clapotis de l'eau dans la mare du poème précédent agité par le soleil démasqué. |
C'est dans
ce pur silence
09.04.08 |
Désertion d'images dans le froid du silence que la mémoire rappelle en sursaut derrière la porte en laissant passer quelques murmures à travers le miroir des mystères qu'aucune vision ne pourra rejoindre dans la lumière du jour. |
Parmi
les draps froissés des murmures s'échappent d'une pensée torride que les gestes prononcent dans le sens du vrai annoncent la vague d'un désir liquide répandu sur la chair de l'image imaginée Berce le
temps
10.04.08 |
Quand s'imagine une image sur les draps constellés, le désir s'allume, les murmures s'éveillent et les gestes suivent la vague subtile échappée par le mouvement des amours prononcées. |
Sans disserter
Le tout des
mots a dévoilé ce qui se voit
10.04.08 |
Dès que les mots cherchent à séduire le masque, le vrai questionne le faux dans la démence du jour. Faut-il s'en étonner quand vient l'heure des subtilités en réponse aux pleurs aux cris dans le miroir qui montre tout sous l'ennui du tout un chacun dévoilé. |
Malgré
le temps malgré la poussière elle fleurit toujours dans le soupir des mots assujettie aux mouvements des sens jusqu'au seuil d'un désir écrasé dans l'oeuf le temps
a vu large
06.05.08 |
Dans la rondeur du temps, les rivages se croisent en silence quand la vague répand ses mots dans le désordre des jours mal aimés, quand la poussière ensable le désir envolé vers d'autres saisons que nul mensonge et nulle promesse ne pourront écraser. Le coeur au large, la mer soupire ! |
Sans urgence Ne reste
que des épines Faut-il y croire ? Ben non ! Peut-être si... La parole
demeurera toujours à l'oeuvre
06.05.08 |
Piquée de rires fous, la parole se libère de son voile, aligne les mots parmi les "peut-être" et les épines, les ajoncs et la douleur, peut-être ! À observer d'urgence à travers le vent, les marées, même si ça pique ! Qu'en restera t-il ? Que de l'enchantement d'y avoir cru un instant. |
Recueil
de poésie créé sur ce site à partir du 22
octobre 2007 jusqu'au 6 mai 2008
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Le livre papier est disponible en cliquant sur ce titre : Sous le masque des heures
©
Éditions
En Marge et Huguette Bertrand
Dépôt légal / 2009, 59 p. Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN 2-921818-51-3 Tous droits réservés pour tous pays |
page actualisée le 3 mars 2009