Première partie
Au
bout de tes doigts je remonte ma vie par l'échelle de tes accomplissements Au bout de tes doigts je vois tes mots gravés dans la pierre ces enfants de la parole que je croyais tus Au bout de tes doigts un faisceau lumineux ranime la braise de mes étonnements Au bout de tes doigts mes quotidiens mijotent dans le jus de tes passions andalouses Au bout de tes doigts je marche dans des pas neufs pour apprendre la suite du monde Au bout de tes doigts je poursuis tes mots jusqu'au carrefour de mon achèvement |
Sous
la lumière d'un ciel rosé la montagne encensait le turquoise de l'horizon projeté dans l'oeil retourné au passé sous l'épaisse couche de givre quand le présent fait rage sur l'âme rompue au vif espoir d'une lumière entrevue à travers les silences le bruit de mes pas et le cri d'un oiseau |
Les
mots rouges habitent le feu des passions que le soir emporte en ses draps parfumés de vifs espoirs s'accordent aux douceurs d'être dans le plein des sens amusés par les sursauts du coeur habillé pourpre en ses vagues en ses cris fusent du désir d'embrasser la nuit sombre à la poursuite des rêves inaccomplis |
Était-ce
un coup monté ? Par qui ? Par quoi ? Une simple brise printannière ? Peut-être pas C'était
un parfum |
Intimement la lune engrossée par un immense frisson projette dans le noir son oeil tout rond immersion totale dans nos incertitudes toujours accueille en son regard le vermeil de nos passions abandonnées au présent Lune
rouge |
Au
pied du tragique la parole se répand nue sème récolte se perd dans l'infini des arrivées des départs rebelle se meut dans le souffle du monde toujours se meurt amoureuse se moque des jours caresse les nuits remonte le temps son cours d'eau |
Troublé un éclat de voix contourne glisse sur les désirs échoués à la source poignante des ivresses s'éclate fluide en son chant retenu dans une parole multicolore multiplié |
S'écroule
le jour sans rage le soir s'engage l'espoir si court l'amour si maigre l'espoir reprise le noir du jour au soir s'écoule le temps les jours les soirs l'amour à rire dans un sanglot |
À
mains nues se murmure la tendresse sur un monde désenchanté quand sur la mousse s'étalent les avenues du corps à la source des lèvres se prononce doux oser la tendresse nue sur la mousse boire à la source du prononcé des lèvres allant de l'éclat du rire jusqu'à l'éclat du dire |
Sur
la page une femme trace la trajectoire d'une parole infinie puissance de sa chair puissance de son geste refait les jours dénoue les nuits dépose entre désir et plaisir le geste à naître |
Beaux
lumineux les lieux se dévisagent fluides traversés par une parole que transporte le jour neuf dans l'emportée du geste geste reconnu |
Mirage
pour l'un dans l'âme de l'autre abandonné dans la rosée des espoirs insensés espoirs à perte de vue dans les cendres du désir incandescent refusé sans appel des mots de chair des mots d'esprit des mots d'amour que l'on appelle poésie c'était un rappel un séisme momentané un regard partagé |
Quelle
passion ! Quelle douleur ! Quel enchantement ! se gravent au bout des doigts pourtant si fragiles en nos mémoires si denses dans le silence des nuits remuent les jours bousculent les heures jaillissement du cri en sa douleur répète sans cesse le mot origine |
ATTOUCHEMENTS
Dénudée
|
VIE
LA FIT
j'la
tolère laissons
dire |
GRIS
PASTEL
Bariolé
|
SUBTIL
OBSCUR
Il fut
convenu sur la
toile |
Soleil
en tête chapeau dessus l'idée dessous sur la vague des routes en repli dans le bordel de l'histoire à suivre.... 03.02.00 |
Sous
le masque les couleurs de la colère sur tous les tons émettent des sons graves transmettent un flux immonde entre douceur éclats de rire éclats de pleurs sur le chemin rocailleux piétinent les fleurs amoureuses d'un coup de griffe éclatent jonchent le sol de la mémoire toujours renouvelé par nos histoires intempestives entre le gris le noir à l'horizon un rouge espoir 04.02.00 |
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©
Éditions En Marge et Huguette Bertrand |